vendredi 20 novembre 2009

il y a bien longtemps dans un paradis artificiel...


Des Bâteau-arbres

Phénomènes de la nature encore inexpliqués, les Bateau-arbres ont toujours suscités polémiques et interrogations en tous genres.

Le dernier à avoir pu communiquer avec un de ces êtres était le navigateur zürichois Jürgen Stopfler en 1891 lors d'un de ses voyages d'étude des planctons genevois sur le Léman.
Stoppfler, cocaïnomane émancipé, jura ce jour-là qu'il n'était pas sous l'influence de quelques toxines. Ses marins et compagnons confirment ce fait, bien que n'ayant pu entendre ne serait-ce qu'une bribe de la courte conversation qu'ont eu l'homme et le mutant.
Ce que l'on sait du bâteau-arbre de Stopfler a été consigné dans un petit carnet de cuir appartenant au scientifique, quelques jours après son retour d'un coma occasionné par le choc, et qui est aujourd'hui exposé dans la collection personnelle du Comte Flafieux de Vêpres son mécène de toujours.

Je pourrais donc dire, qu'en ce matin de Mai, j'ai été chanceux et désespéré à la fois...

Il était l'heure où en général je refaisais surface. Je sortais d'un appartement inconnu, je sortais d'un lit aux souvenirs vagues et je sortais d'une étreinte écœurante avec l'acide espoir d'une douche à la bétadine.

C'est alors qu'en essayant d'ouvrir la porte de ma voiture garée sur le parking de la plage du Bourget avec un trousseau qui ne m'appartenait pas, je vis le bâteau-arbre, là à cinquante mètre de moi. Dès lors, les vertiges commencèrent à sinuer dans mon crâne, se faufilant derrière mes paupières pour atteindre mon cœur. Etrangement, cela ne me causait aucune nausée.... juste une sensation d'abandon et un subtil goût de miel d'acacias sur mes lèvres. Allez savoir pourquoi !

Le trousseau de clefs tomba sur le bitûme, sans bruit. D'ailleurs il n'y avait plus aucun bruit. Seul un chant lointain se juxtaposait sur le clapotis des vaguelettes du lac...

L'être sylvain (ou l'être marin comme vous voulez) m'appela par mon prénom et m'invita à son bord. Il était presque à quai et je ne mouillais même pas mes Converse en tentant un petit bond risqué.
Stupidement, je lui demandais d'une voix monocorde et enrouée s'il pouvait m'emmener sur la rive d'en face, ce qui ne le fit pas rire et provoqua en moi une légère gêne (toute légère...).
Voici en substance ce que je cru comprendre de son message:
-Il m'avertit d'abord que l'on ne sortait jamais indemne d'une rencontre avec les "Slsplrrs" (c'est le nom imprononçable qu'ils se donnent). Souvent, bien qu'ils se défendaient de vouloir nuire aux hommes, des maladies neurologiques doublées de troubles psychosomatiques pouvaient définitivement vous tomber dessus comme des pommes sur la perruque poudrée d'Isaac Newton après les avoir cotoyés !
Puis, il me laissa un message, peut-être codé, dans lequel il faisait allusion à des autres créatures qui les menaçaient dans leur milieu naturel. Des sortes de longues flèches glissant sur l'eau à une vitesse incroyable et dont l'empennage faisait office de rames. Ces flèches avaient un embout en forme de trompette, situé à l'arrière, qui hurlait de terrifiantes phrases d'encouragements au meurtre!

Slsplrr (je décidais de l'appeler comme cela au singulier) semblait vraiment très inquiet et secouait en permanence ses branches nord-ouest à l'évocation de ses mystérieux prédateurs.
Je le rassurais en lui parlant des frères Sipowicz qui m'avait tant fait suer au CM1...Cela ne pouvait que s'arranger après quelques mandales et une mise au point sur le partage du territoire....

La suite devint plus absconse, certainement parce que je commençais à récupérer une once de lucidité. Puis mon portable se mit à sonner, le bâteau-arbre me demanda de quitter le navire en prétextant un changement de saison à préparer (sic) et un chien moitié-labrador, moitié-idiot vint uriner contre le tronc-mât de la pauvre barque chlorophyllée.

Sur le mobile, un message de miss-findus me conseillait de lui rapporter vite-fait son trousseau de clefs si je ne voulais pas retrouver le mien dans la gouttière du voisin d'en face.....
C'est en relevant le nez en direction de Châtillon (c'est la qu'à été tourné "Mon petit doigt m'a dit..." avec André Dussolier et Catherine Frot...et oui !...) que je vis s'éloigner mon bâteau-arbre.
Etrange sensation mais absolument pas comparable à la belote de comptoir que j'ai faîte au "P'tit Quinquin" de Mouscron avec St François d'Assise en Juillet 2001.....Un peu plus agréable grâce à la brise du sud qui caresse les lacs alpins mais quand même moins mystique que les prêches de Fanfoué le Toscan quand je lui piquais tous ses atouts !....

Franchement Stopfler, je veux bien garder le mystère sur deux ou trois détails mais de là à en faire une jaunisse et un musée !.....

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