lundi 5 juillet 2010

Servo

13 Janvier!... Le dernier mot que j’ai piteusement posé sur ces pages date de cinq mois!.... 
A dire vrai, je n’avais plus la foi, ni l’envie, en admettant que je l’ai eu un jour, de m’épancher sur ce réceptacle narcissique qu’on appelle un “BLOG”!!!  Foutaises, peut-être, mais on y revient quand même, hein?
Cinq mois de tristesse et de malheur, cent cinquante jours de pleurs, de regrets, de remords et d’angoisses... Pas possible de baguenauder sur le net à la recherche de futilités démonstratives ou d’exotisme sexuels (ah bon? Qui fait ça?) quand le monde s’écroule autour de soi. Il ne reste que l’impuissance à voir les trois autres points cardinaux se flouter progressivement après avoir déjà perdu leur pote du Nord.
La dignité ou la fierté mal placée qui m’habite (comme vous voulez, je m’en tape) m’interdisait formellement de continuer à vivre le monde réel comme le virtuel alors que je venais de perdre l’ange géniteur, le démon concepteur, mon exemple, mon maître, mon père... mon papa!... 
Ce n’est pas que j’ai arrêté de vivre car il reste l’énergie de l’espoir pour s’occuper des autres et de la vie de tous les jours. Pour cela, j’ai transité en mode bionique, j’ai robotisé mes actes et maintenu un semblant de cohérence mentale... Une sorte de base 2 du comportement social... Mais, perdre mon père, qui en l’occurrence était tout sauf un sale con, c’est perdre mon héritage, ai-je cru!... Je ne parle pas d’un misérable pécule qu’il n’a, de toute façon jamais su se faire après 86 années d’une vie épicurienne mais je cause d’un lègue spirituel et charnel que je persistais à m’approprier depuis mes premiers pas, mes premiers mots: Une spoliation en règle de son histoire, de ses goûts pour l’art, pour la dolce vita autant que sa formidable faculté à se faire aimer des autres....                          
Si jamais il y a eu un jour sur cette terre, un dieu antique quelconque qui représentait les insouciants inoffensifs, les humbles et charmants comme les généreux rêveurs alors il a touché de sa main merveilleuse un gosse né entre deux guerres dans un paradis ionien couvert d’oliviers, de pinèdes ombrageuses et où la rocaille aride n’arrive même pas à attrister les chèvres et leurs bergers.
D’ici une quinzaine de jours, je pars pour un pèlerinage (athée) dans ce coin de bout de monde où j’espère trouver je ne sais quoi...
J’ai cette image des toiles de De Chirico où des bâtiments à arcades entourant des places vides laissent cependant penser qu’il y a une vie derrière le tableau, malgré tout... Voilà, cela correspond à cela... M’imaginerais-je, lors de ce séjour, croiser mon père dans les ruelles tortueuses de son village d’enfance? Son fantôme? Ou ne serait-ce qu’un garçonnet brun et frondeur martyrisant un ballon de foot contre un mur plombé par le soleil et qui ferait très bien l’affaire? Vais-je passer mon temps à récolter des sensations, des odeurs et des couleurs dont j’avais un peu oublié l’importance de son vivant?
Je ne doute pas que ce sera difficile... Je vais imposer à des vacances réservées en principe au repos et au bonheur une épreuve qui servira à définitivement admettre que tout a une fin, que la chair est devenue poussière et que le marin qu’il fut retournera à sa mer. 
Mais je suis ainsi fait. Je suis enfant de la tragédie et bien que par principe, celle-ci se finisse toujours mal, elle doit se terminer afin qu’on ôte les masques.
PS: Je sais aussi que quelques ballades sombres d’Anton Newcombe accompagneront cette histoire... J’ai acheté les CD comme une prémonition dans laquelle je me suis plongé depuis quelques temps déjà... Ils feront l’affaire...   




Open up 'cause here I come (but I am)
With a gift for everyone (but I am)
And I'm sure you're not aware (but I am)
Closed your mind but you don't care (it's a shame)
Waking up to kingdom come (but it is)
With my gift for everyone (but it is)
I am the last of the natural ones (here I am)
Let yourself go and have some fun (yea right)
Open up 'cause here I come (here I am)
With the gift for everyone (here I am)
I am the good things that we all share (yes I am)
take no chances that you're aware (but your not) 
A.Newcombe

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